Village en alerte.

Sans plus attendre, Rindar fit quelques pas discrets pour se retrouver à l’ombre d’une maison, assez proche des bandits pour qu’il puisse les toucher avec ses dagues, mais trop loin pour qu’eux puissent l’atteindre. Cette mission serait un bon entraînement pour celle qui s’annonce. L’espion sortit une petite dague accrochée à sa ceinture, se retourne vivement et la lança sur le bandit le plus proche. Elle se planta dans son oreille. Le soudard émit une hurlement puis s’effondra sur le sol. Malheureusement, ses compère l’avait remarqué et cessèrent toute activité pendant quelques secondes avant de s’approcher de l’endroit où se trouvait actuellement Rindar. Celui-ci fit le tour de la maison pour se retrouver derrière eux, et lança une nouvelle dague. Il ne regarda pas si elle avait atteint sa cible et partit dans un endroit plus reculé en attendant que ses compagnons le rejoignent. Il lui arrivait de lancer les objets qui lui passaient sous la main pour essayer de les affaiblir au maximum, mais il ne lança pas d’offensive pour l’instant.

Rindar jeta un rapide regard aux trois badauds qui s’avançaient. Derrière lui, une étroite ruelle à gauche. Ici ils ne pourraient l’attaquer qu’à un seul à la fois. L’espion examina rapidement leur armement : pas de haches de lancée qui leur permettraient de l’attaquer de loin et à plusieurs. Il pouvait encore tourner la situation à son avantage. Vivement, il dégaina sa lame et désarma le premier bandit pour gagner du temps, puis il s’enfonça dans la ruelle, à l’affût. Il jeta un autre regard sur l’autre ruelle qui rejoignait la place principale du village pour vérifier qu’aucun des autres pillards ne pouvaient l’apercevoir. Parfait. Normalement cela devrait bien se passer. Rindar plissa les yeux pour mieux apercevoir ses attaquants.

En voyant la bourrasque foncer sur les bandits, Rindar fit un vif écart pour l’éviter. Les soudards furent soufflés tel un fétu de paille. Il avait failli être prit dedans. Néanmoins cela avait été rapide, les trois pillards étaient hors d’état de nuire. L’espion sortit de la ruelle et enfonça sur épée dans la gorge d’un des attaquants qui s’apprêtaient à couper la jambe d’une jeune fille. Celle-ci remercia Rindar du regard et s’enfuit en courant. Finalement, ils auraient peut-être fini plus rapidement que prévu ; ces bandits étaient faibles, désordonnés et n’avaient aucun sens de la stratégie. L’espion planta un nouvel ennemi et reporta son attention sur Vladeo, le seul mage que les pillards pouvaient atteindre, si il recevait un coup, il serait en position de faiblesse. Il fallait s’assurer qu’il ne soit pas blessé, ou alors très légèrement si le pas du tout était impossible.

Rindar lance un regard furieux au bandit à la dague dans l’épaule et se relève. Il baisse lame et coupe l’homme en deux. Une flaque de sang se répand sur le sol. L’espion la contourne pour allez s’occuper d’autres bandits, ses yeux étaient légèrement plissés et il y régnait colère et détermination, il jeta un dernier regarde à la personne qui l’a sauvé en oubliant de modifier son expression.

Rindar se plaça devant la maison qui était en train de brûler et aperçu le marchand qui l’avait aidé. Il était en train de subtiliser la bourse du cadavre. Charmant, pensa Rindar. Il passa rapidement devant lui et entama un combat contre un bandit qui s’apprêtait à donner un coup de hache à Vladeo. L’espion le désarma et lui expédia son pied la poitrine. Le bandit tomba non loin de la maison et Rindar l’acheva en lui plantant sa lame dans le ventre. Il émit un râle et sa tête roula sur le côté.

« Plus que quatre, murmura-t-il. »

Rindar examina le terrain. Il ne restait plus que deux pillards, un peu déroutés. Ils étaient en train de tourner leurs têtes afin de savoir par quel côté s’enfuir. Sachant que la fuite leur était impossible, l’espion examina ses blessures. Elles étaient légères, il n’avait reçu que quelques égratignures et un mauvais coup de poing dans l’estomac. Ca avait été plutôt simple. Il planta son regard dans ceux dans bandits et courut vers eux, sa lame à la main. Il esquissa un coup d’épée mais se ravisa au dernier moment, la hache levée, un des bandits allait frapper. Rindar fit un bond en arrière et lança son épée dans le bras du soudard. Celui-ci gémit de douleur, mais retira l’épée tant bien que mal en reculant et en titubant. Cela fut vite terminé. L’espion sortit une petite dague et l’enfonça dans la gorge de l’homme qui s’écroula au sol en émettant un dernier râle. Rindar ramassa son épée et vit le dernier bandit courir vers la maison qui était en train de s’effondrer à force de brûler.

Une nouvelle balayant du regard le village, théâtre de l’affrontement. Il examina chaque recoins avec attention ; rien. Tous les pillards avait été mis en d’état de nuire. Comme il l’avait prévu. Ca avait été facile. Tout s’était déroulé parfaitement bien. Finalement, ça n’avait été qu’une simple mission de routine. Une nouvelle fois, Rindar laisse son regarde se promener et se retourna vivement, le marchand qui les avait aidés était toujours là. L’espion essuya son épée sur le corps d’une de ses victimes et s’avança lentement vers l’inconnu, et lui demanda d’une voix froide, en le fixant :

Rindar haussa un sourcil. Apparemment ce marchand n’avait pas froid aux yeux. Néanmoins, le ton sur lequel il lui avait répondu avait agacé l’espion. Son sourcil se baissa et il passa une main dans ses cheveux qui commençaient à lui tomber devant le visage ; le vent commençait à souffler. D’un ton sec, Rindar répondu au marchand :

« Vous en avez assez de trébucher sur mes restes ? Etrange, il ne m’a pas semblé que cela vous avait dérangé lorsque vous détroussiez les cadavres, si ? »

D’un geste rapide, Rindar ramassa les dagues et entreprit de les nettoyer vivement avec un bout de tissus qu’il préleva de la tunique d’un des pillards.

« Ne sois pas de mauvaise foi ; c’est toi qui traîne dans leurs sillages. D’ailleurs, lorsque l’on est un « marchand » intelligent, on ne vient pas se promener dans un village attaqué par des pillards. M’est avis que tu es venu ici pour amasser de l’argent, n’est-ce pas ? »

Impertinent, comme de juste.