Village en alerte.

« Oui. Comme tu l’as dit ; amasser de l’argent est le but de tout marchand. Mais légalement ; pas en détroussant des personnes tuées. Ceci, s’appelle du vole, quand bien même la personne à qui avait appartenu cette bourse avait trépassé ; simple question de principe, et de respect. Et si j’ai bien compris, si vous êtes entré dans ce village, c’est de notre faute ? Nous y aurions contraint ? Hum, cela ne manque pas de sel. »

Rindar eut un étrange rictus, puis reprit son souffle, discrètement avant de reprendre, plus sec, encore qu’auparavant :

« Ais-je jamais prétendu que le fait d’être un « grand combattant » m’empêchait d’être poli ? Il ne me semble pas. Néanmoins, par mesure de politesse – je ne voudrais pas être inconvenant – je me présente ; mon nom est Rindar. »

[Tear] Et par mesure de politesse je crois me souvenir qu’on ne tutoie pas une personne qu’on ne connaît pas. Bon. Votre nom est Rindar, si j’ai bien compris ? Le mien est Tear.

Le marchand tâte machinalement ses sacoches de gauche pour vérifier que ses marchandises s’y trouvent encore.

[Tear] Ensuite, ces personnes sont des bandits, et cet argent, ils l’ont volé en tuant des innocents. C’est sûrement égoïste mais je trouve inapproprié de respecter le corps de personnes qui n’hésitent par à raser des villages entier pour le profit.

« Tu apprendras aussi que le vouvoiement est une forme de respect, chez certain ; or je ne respecte pas les personnes qui détroussent les autres. Oui, comme tu dis, ils l’ont volé, cet argent, mais en quoi cela te permet-il d’en faire autant, nous les avons tués, d’ailleurs tu en as tués quelques uns, aussi, et tu les détrousses. En faisant ceci, tu t’abaisses à leur niveau. Donc, comme tu dis ; c’est égoïste. Ma foi, de toute façon, cela ne me regarde pas. »

[Tear] Humpf ! Vous êtes amusant. M’abaisser à leur niveau ? Savez vous au moins pourquoi j’ai pris cet argent ? Non. Donc maintenant, laissez moi faire car en effet, ce ne sont pas vos affaires.

Sur ces mots, Tear tourne le dos à son interlocuteur. Il s’approche du regroupement de villageois et se hisse sur un des débris de maison pour prendre un peu de hauteur.

[Tear] Bon ! Ecoutez moi tous.
[Homme] Qui c’est celui là ?
[Tear] Je me nomme Tear et je suis marchand. En venant ici j’ai vu que votre village était attaqué ; je ne suis pas un combattant, mais je peux quand même vous aider.

Il décroche deux sacoches de sa ceinture.

[Tear] Ces sacs contiennent des herbes médicinales très efficaces contre les blessures légères et semi profondes ; par chance, aucun de vous ici n’est gravement blessé.
[Homme] Hum… oui ?
[Tear] Je vous propose un marché. Je vous ~~vend~~ donne ces herbes dans leur intégralité contre… un ou deux petit services.
[Homme] Quels sont ces services ?
[Tear] Je veux garder l’argent contenu dans les bourses de ces brigands : c’est mieux que de prendre le vôtre. Et une petite charrette que je peux pousser ou tirer pour transporter de plus grosses marchandises.
[Homme] Pour l’argent, on s’en fiche, on en veut pas… mais la charrette c’est autre chose… qu’es-ce qui nous prouve qu’elles sont efficaces, vos herbes ?
[Tear] Venez donc par ici.

L’homme s’avance vers lui : il a une blessure au bras droit.

[Tear] Je ne peux pas prouver qu’elles peuvent guérir vos blessures, ça mettrait trop de temps, mais je peux vous démontrer qu’elles les soulagent.

Tear positionne quelques feuilles sur la plaie et les attache avec un morceau de tissu. Le villageois semble se sentir mieux.

[Homme] Mais… ça marche !
[Tear] Normal.
[Homme] Bon… combien y’en a-t-il ?
[Tear] Assez pour vous tous, mais je vous laisse seuls juges.

Le marchand fait circuler ses sacoches entre les villageois.

[Homme] Ouai, ça se vaut… va pour la charrette. Mais pas trop grande hein !
[Tear] Du moment qu’elle n’est pas trop fragile, ça me va.

Le jeune homme, depuis son perchoir, jette un œil discret à l’épéiste.

Rindar foudroya du regard l’importun. En aucun cas il était en position de se vanter. Quoique, il avait tout de même aidé les villageois. Intérieurement, Rindar fulminait : « Ne sois pas prétentieux, escroc. C’est grâce à nous que tu as réussi à pouvoir marchander ; sans nous tu n’aurais pas eu l’occasion de détrousser ces bandits, et donc tu n’aurais pas eu ta charrette, et je ne crois pas que tu aurais été suffisamment généreux pour leur donner ces herbes sans contre partie. » Rindar continua ensuite d’astiquer ses dagues qu’il avait grossièrement nettoyées, tout à l’heure.

Tear descend de son perchoir et tend son bras à Rifis. Le renard grimpe le long du membre et se positionne sur l’épaule du marchand ; les deux compères se regardent dans les yeux d’un air ravis. Le villageois de tout à l’heure les guide jusqu'à la mairie pour signer le contrat et leur fournir une charrette.

[Rindar] Humpf…

Tear se retourne pour voir la réaction de son interlocuteur de tout à l’heure. Celui-ci le regarde d’un air qui veut tout dire : il fulmine de l’intérieur. Le marchand lui adresse un grand sourire puis reprend sa route en compagnie des habitants vers la marie.

[Info][Mon personnage quitte la scène de combat temporairement, ce qui laisse les quatre héros seuls.]

Au millieu des villageois, un homme quitte brusquement les rangs. Rindar ayant aperçu le geste se plça en position de combat, certain d'une attaque ennemi. Il n'en fut rien. Quelques dixièmes de secondes plus tard le corps du "villageois" c'était évaporé.

"Tss... Un espion..."

Ils avaient été repéré non loin de la capitale de l'île. La question était par lequel des deux parties... En effet, l'homme pouvait aussi bien agire pour le compte des Mages du Ciel que pour le Conseil du Pays. Cependant, le voleur n'avait que très peu de doutes sur le sujet: Il restait assez connu au sein de la Guilde, et si l'espion avait été l'un des leur il aurait largement préféré entrer en contact avec lui.

"Ce voyage promet d'être long..."

Lorsque Rindar avait sentit un mouvement dans la foule, il s’était vivement retourné et avait posé sa main droite sur la garde de son épée. Un villageois venait de sortir de l’attroupement avait disparu. Un espion, sans aucun doute. Ils ne devaient pas s’attarder ici. L’espion de la Guilde Des Mages Du Ciel demanda à Vladeo et à Nomis :

« Avez-vous autre à faire ou pouvons-nous partir ? »

Hathor sortit de sa cachette et se dirigea vers nos trois héros.

Je pense que nous devrions partir...

« Je le pense aussi. Nous avons déjà pris suffisamment de retard. Nous devons nous dépêcher d’atteindre le pays de la Guilde : « Vous suivrez la Main jusqu'à son lieu de résidence, la Guilde du Pays. Pour ce faire, vous vous scinderez en deux groupes, l'un qui aura pour but de s'approcher le plus possible de la cible en s'engageant dans l'armé elle même, l'autre qui notera les faits et gestes de celle-ci par des voies extérieurs » avait dit Zanmato, c’est ce que nous devons faire. Ne traînons pas. »

Tear revient, traînant sa nouvelle acquisition derrière lui : une magnifique charrette… qui ne tombe pas trop en ruine (pour le moment). Elle est déjà remplie de diverses marchandises bien enveloppées dans des sacs de toile.

[Tear] Ah, Rifis. Sur le coup je crois qu’on a fait une bonne affaire : en se servant de l’argent des bandits pour racheter des marchandises, nous avons fait un bénéfice de 400 écus. Et avec ça, une charrette ! Bon, d’accord, y’a mieux mais… c’est une charrette quoi, c’est déjà ça.

Le marchand jette un œil autour de lui tout en réfléchissant : des bandits ont attaqué le village… il est plus que probable que d’autres traînent dans les parages. Et ses biens qui n’ont pour seule protection que des bras minuscules et un couteau a peine bon à… euh… bon à rien en fait. Que faire…
Le jeune homme aperçoit son interlocuteur de tout à l’heure. Il s’approche de lui.

[Tear] Rindar ! Mon ami ! Comment que ça va bien ? Vu qu’on se connaît bien maintenant, toi et moi, je me disais que… tu pourrais peut être me rendre un petit service !

Une voix singulière. Le même ton arrogant et sûr de lui. Une voix irritante. Le possesseur de cette voix s’approcha de Rindar, et lui demanda si il pouvait lui rendre un service. Immédiatement, l’espion s’était retourné et avait foudroyé du regard son interlocuteur. Il le dépeint de ses yeux, et eut un rictus. A un instant il fut tenter de répondre par ceci : « Pour qui te prends-tu ? On n’a pas gardé les cochons ensemble. Disparais de ma vue. » Mais il ne se donna pas cette peine ; il se détourna et reprit sa route.

Tear saisit par l’épaule son « compagnon » et le retourne vers lui.

[Tear] Tu ne m’as pas entendu ? Après tout, on est ami, maintenant, et les amis, ça rend des p'tits services ! Tu n’es pas d’accord ?

Cette fois-ci, si la situation dégénère, on ne pourra pas dire que ce fut de sa faute. Rindar plissa ses yeux de sorte que seul l’éclat bleu qui tournoyait à présent d’une manière qui présageait une explosion prochaine fut visible.
« Tear, dit-il, d’un ton froid. Je te déconseille d’aller plus loin. Je peux garder une certaine maîtrise de moi-même, mais ne m’oblige pas à atteindre des extrêmes. Un accident est si vite arrivé, tu sais, sur ces derniers mots, il eut un rictus. »
Rindar posa ensuite sa main blanche et froide sur le poignet de Tear, l’emprisonnant dans un étau glacial, puis il le retira vivement de son épaule en fixant toujours le marchand d’une façon qui ne présageait rien de bon.

Rindar relâche le poignet du marchand, tout en conservant un rictus qui ne présage rien de bon. Tear, grand sourire, lui répond ceci :

[Tear] Allons, allons… pas la peine d’exercer ta mauvaise humeur sur moi. Comme si c’est de ma faute si tu t’es levé du pied gauche ! Bref. Tu ne m’as pas répondu : t’acceptes de m’aider ou pas ?

Le jeune homme est habitué aux menaces : ce n'est pas la première fois que quelqu'un lui fait clairement savoir qu'il préfèrerait le voir mort.

« Ma mauvaise humeur ? répéta Rindar. Mais tu es la cause de cette mauvaise humeur, très chère. Quant à te rendre un service… l’espion marque une pause puis reprit toujours froid : penses-tu que tu sois en position de demander quoique se soit ? En revanche ; je te demanderai un service, moi : disparais de ma vue. »
Puis une nouvelle fois, Rindar se retourna, ses yeux toujours plissés contemplaient les collines alentours.

L’enquiquineur prend une voix profondément attristée

[Tear] Après tout ce temps passé ensemble… comment peux tu me dire une chose pareille ! Franchement, je ne m’attendais pas à ça de toi…
Dire que nous étions lié comme les deux doigts de la main il n’y a même pas une heure !

Puis, prenant un ton plus « classique »

[Tear] Plus sérieusement… si je te proposes ce service, c’est pas pour tes beau yeux ou parce que j’ai une quelconque sympathie à ton égard. Non. En fait, j’ai cru comprendre que toi et tes compagnons, vous vous rendiez à la capitale.

Rindar s’arrête de marcher, sans néanmoins se retourner vers son interlocuteur.

[Tear] J’ai touché juste, hein ? Bref. Heureux hasard, je dois, moi aussi, me rendre là bas pour vendre mes marchandises. Mais le chemin est long : il s’étend sur plusieurs jours. J’ai peur d’être attaqué par des bandits sur la route.

L'épéiste semble rire légèrement. Visiblement, les p’tits problèmes de ce fripon lui passent au dessus de la tête.

[Tear] C’est ça, rigole… il n’empêche que j’ai beau vous regarder, toi et ton groupe, je vois que côté sacoche c’est pas ça. Pour les vivres, on repassera hein ? Vous avez sûrement prévu d’en acheter dans les villages sur le chemin.

Rindar n’avance toujours pas.

[Tear] J’ai un marché à te proposer, où nous sommes gagnants tous les deux. Mes marchandises sont essentiellement de la nourriture. Je vous fournis en vivres, toi et tes compagnons, sur tout le trajet et de façon correcte, évidemment. En contre parti vous vous débarrassez des bandits qui tenteraient de s’emparer de ma source de revenue : après tout, vous êtes forts et richement habillés, ils vous attaqueraient quand même, donc vous débarrasser d’eux pour sauver ma charrette ne change pas grand-chose si ce n’est que votre estomac sera aussi rempli que votre bourse.

Aussi arrogant, irritant, sûr de lui et à deux doigts de finir à terre que fut Tear, il marquait un point ; le groupe n’avait certainement pas amené suffisamment de provisions pour se rendre jusqu’à la capitale. Du moins n’en avait-il qu’assez pour se nourrir d’une manière peu copieuse, d’autant que cette mission allait sûrement être particulièrement éprouvante. D’autant plus que ce « marchand » ne devait pas capable de faire grand mal, au final le groupe de la Guilde des Mages du Ciel était plutôt avantagé dans cette transaction. Après tout, pourquoi pas ? Même si Rindar n’avait pas le droit de prendre des décisions au sein du groupe, il supposait que personne ne s’opposerait à son « affectation ».
« Cela ne me pose pas de problème, répondit Rindar toujours retourné. Tâche simplement de ne rien commettre de stupide. »

- Rindar... appela la voix grave de Vladeo, apparemment sérieuse.

L'homme vint à côté de Vladeo. Avec Nomis et Hathor, ils se consultèrent. Puis, après une minute de reflexion, Vladeo s'avanca vers Tear.

- Vu que nous allons aussi à la capitale, je pense qu'il n'y a aucun probleme qu'on te protège contre des vivres...Nous acceptons.

Le marchand se frotte les mains d’un air ravi, puis rétorque

[Tear] Moi ? Quelque chose de stupide ? Ne t’inquiète pas, ce n’est pas DU TOUT mon genre ; tu me connais.

Le jeune homme sort un morceau de parchemin d’une de ses sacoches.

[Tear] J’ai déjà rédigé le contrat, en bonne et dû forme ! Tout près à être envoyé à la guilde des marchands ! Après tout, comment aurais tu pu refuser la requête d’un vieux copain ? Tu n’as plus qu’à signer là, à côté de ma signature.

Le contrat dit exactement ces mots : « Je m’engage à escorter le marchand Tear jusqu’à la capitale du pays et à protéger son convoi. Celui-ci, en contre parti, me fournira des vivres à moi et mon groupe jusqu’à arriver à destination. Si jamais je faille à ma mission je devrais rembourser la totalité de la marchandise perdue dans les plus brefs délais. Cette dernière condition n'est pas valable si le marchand n'a pas rempli sa part du contrat.»

La requête d’un vieux copain, hein ? Amusant. Sans regarder le marchand, Rindar saisit la bout de parchemin et la plume, il relut une deuxième fois les closes pour voir si il n’y avait pas un coup fourré ou quelque forme de fourberie, puis signa rapidement. Il rendit ensuite son parchemin à Tear, puis dit :
« Partons, à présent. Il jeta ensuite un regard à leur nouveau compagnon qui voulait tout dire : « Toi, je t’ai à l’œil. » »

Tear roule le contrat et le referme correctement après avoir vérifié que le nom de la signature est lisible. Il relève la tête et voit Rindar le dévisager bizarrement. Il lui adresse un nouveau sourire, un de ceux qui ont le don de faire sortir l'épéiste de ses gonds.

[Tear] Bon, je vais envoyer ça à la guilde des marchands : on ne sait jamais, il pourrait lui arriver malheur à ce pauvre morceau de parchemin.

Il disparaît quelques minutes puis revient, les mains dans les poches.

[Tear] Voila, tout est en ordre de mon côté. Préviens moi quand il sera l’heure de partir !

« Je suis prêt aussi, répondit Rindar, puis il se tourna vers le frère du général Gilgas : au fait, Vladeo, il faudrait expliquer à notre nouvelle recrue le but de cette mission, et les consignes qui nous ont été données par Zanmato. Je ne me sens pas le cœur à le faire, pourrais-tu t’en charger ? Cela m’ôterait un poids. »
Rindar poussa un léger soupir, et s’appuya contre une maison qui n’avait pas été brûlée, attendant que ses compagnons finissent de se préparer.

Vladeo lança un regard mécontent à Rindar.

- Je n'ai aucune raison de lui dévoiler le but de notre mission. Nous nous rendons à la capitale, nous nous séparerons après, c'est tout.

Puis, Vladeo posa un regarde terriblement froid sur Tear qui le fit frissoner. Ce regarde, qu'il posait sur tous les gens auquel il n'avait pas confiance...Et même aux autres d'ailleurs.

Brrr… pas sympa, ce type : tous les compagnons de Rindar sont ils aussi froid ? Le voyage promet d’être amusant…
Le marchand se remet à sourire, se disant, finalement, qu’il n’a absolument rien à craindre de cet homme : un simple prétentieux qui, pour un quelconque talent ou titre de noblesse, se permet de prendre tout le monde de haut. Le jeune homme regarde son nouveau compagnon de route d’un air amusé.

[Tear] Vous savez, messire… je me contre fiche royalement de votre « mission ». La seule chose qui m’intéresse c’est l’heure de départ.

Puis, se tournant vers Rindar.

[Tear] On va passer une semaine, voir plus, ensemble ! C’est pas merveilleux, ça ?